La recherche scientifique

Bien qu’étant un mécanisme par lequel les processus psychologiques peuvent être explorés, l’hypnose est un sujet intéressant en soi. Ces deux voies d’investigation ont été respectivement formalisées comme les formes 'instrumentales' et 'intrinsèques' de recherche sur hypnose (Reyher, 1962 ; Barnier & McConkey, 2003).
La littérature la plus récente sur l’hypnose a exploré de nombreux phénomènes tels que :

• La mémoire
• L’effet Stroop
• Les hallucinations auditives
• Le traitement de la couleur
• La douleur
• Le contrôle moteur

L’utilisation comme instrument de recherche a récemment fait l’objet d’une revue de Oakley (2006) qui a conclut que l’hypnose et les suggestions hypnotiques sont de puissants outils pour étudier des phénomènes psychologiques de façon contrôlée, et que les phénomènes hypnotiques sont vécus comme des faits ‘réels’ accompagnés de changement cérébraux.

La demande expérimentale

Un problème essentiel dans la recherche en psychologie expérimentale est celui de la demande expérimentale (demand carateristics). Martin Orne, un chercheur en hypnose, a suggéré que la plupart des participants à la recherche s'efforcent être 'les bons sujets et vouloir que l'expérience soit un succès (Orne, 1962). Orne s’est rendu compte que dans certaines situations, les attentes et les intentions des sujets pouvaient fausser l’interprétation des résultats des études. Une méthode pour tenter d’éviter ce problème, beaucoup utiliser par les chercheurs en psychologie sociale, a été de mentir aux sujets quant au réel objectif de l’étude dans le but de minimiser les connaissances des sujets sur les hypothèses de la recherche et ainsi éviter une source systématique de biais.
La demande expérimentale n’est pas uniquement présente dans les recherches sur l’hypnose. Dans le domaine de l’hypnose, le stratagème de mensonge est plus difficile car les suggestions données aux sujets sont en relation directe avec la recherche de l’investigateur (suggéré que la douleur va diminuée est explicite et clairement dit par la suggestion). Orne a développé des méthodologies qui permettent à l’investigateur de mesurer les demandes d'une situation expérimentale. Son design de ‘réel-simulateur’ a été particulièrement utile. Dans ce protocole similaire à la méthode du double aveugle laissait le principal investigateur aveugle à la susceptibilité hypnotique des participants. On demande aux sujets peu hypnotisables, mais pas aux sujets hautement hypnotisables, de faire « comme si » ils étaient hautement hypnotisables. De plus, on disait aux simulateurs que l’expérience prendrait fin si l’expérimentateur se doutait de quoi que ce soit. L’idée de ce protocole est que s’il existe une différence expérimentale entre les deux groupes, celle ci ne peut être due qu’à la susceptibilité hypnotique (un « vrai » effet), tandis que si les résultats sont identiques, les demandes expérimentales ne peuvent être exclues.
Une alternative pour déterminer si l’effet est réel ou le produit d’un biais est de mesurer de façon objective l’effet étudié, au lieu de se contenter du rapport subjectif du sujet (qui est ici considéré comme sensible aux biais). Des études ont donc utilisé des tâches connues pour leur automatisme tel que l’effet Stroop, peu sensible à la conscience, et plus récemment les expériences les plus intéressantes utilisent des techniques de neuroimagerie fonctionnelle qui donnent une mesure de l’activité cérébrale.